Saturday, August 29, 2015

Mattéo

Et voilà le petit bonhomme a donc fini par nous sortir ses fesses (et le reste du corps!), en avance pour ne pas être trop gros (petite crevette de 2930g), et surtout dans un timing presque parfait (Jérôme a quand même du annuler son déplacement à Kassel jeudi, apparemment ma nuit n'aurait pas été assez reposante et en prenant la route juste après 7h30 il aurait été en retard pour son rendez vous), Sören étant pour la semaine à Annecy avec ses grands parents et Gaëtan et Antonin, donc on n'avait pas à s'occuper de le caser en catastrophe!

La mise en route fut assez floue, je me suis réveillée "mouillée" la nuit de mardi à mercredi, mais pas nonplus les grandes eaux, je me suis dit que ça devait juste être un petit accident, et Jérôme était d'accord...
Mercredi matin on avait rendez vous pour que Jérôme ait aussi l'autorité parentale, donc on y est allés tranquillement, j'avais des contractions de temps en temps, mais rien de grave, et je fuitais encore un peu, mais  bizarrement sans que ca ne me questionne trop (mais quand même de plus en plus).
Petite sieste, mais encore des fuites alors que la vessie est vide, Jérôme me conseille d'aller voir la gyneco (5 min à pieds), j'en profite pour rallonger vers le parc, mais comme je fuite un peu plus quand j'ai des contractions, je vais quand même voir la gyneco...
Là bas j'explique mon cas en m'excusant de venir encore sans rendez vous, mais pas de soucis, et bizarrement après mes analyses d'urine la médecin me prend très vite, confirme que c'est bien du liquide amiotique en quantité, et appelle une ambulance pendant que je fais un monitoring : ha oui, avec un bébé en siège en cas de perte des eaux c'est transport allongé obligatoire... hum, heureusement que pour le rendez vous ce matin on a été fenaiants et pris la voiture plutôt que le vélo!

Jérôme arrive avant moi, mes ambulanciers ne connaissant pas le chemin vers l'hôpital indiqué de Ludwigshafen,  qui a de l'expérience dans les sièges par voie basse, puis ils se perdent dans les couloirs et je leur indique le chemin pour arriver à bon port (j'y suis allée 3 fois la semaine dernière!).
On m'installe pour un monitoring, verifie le peu de liquide amiotique restant mais suffisant, me donne des antibiotiques car la perte des eaux remonte à plus de 12h, me demande pourquoi je n'arrive que maintenant, mais ça va, on va m'installer dans une chambre (à 3, puis finalement à 2) me demandant d'aller en salle d'accouchement si les douleurs deviennent trop fortes, Jérôme repart vers 20h (avec obligation de garder son téléphone à portée pour la nuit), j'ai droit encore à des antibiotiques à 22h, les contractions sont plus fortes et régulières, mais mes exercices de Pilates m'aident bien, une voisine arrive à 23h30, l'infirmière me demande si je ne veux pas aller en salle d'accouchement... et j'y vais finalement vers 0h30, voir ce que ca donne (mais pour Sören ça avait mis des plombes alors..).

Après un monitoring et contrôle, on me dit que ca travaille tranquillement mais surement, j'en suis à 1cm, on va me garder, et si je veux on peut me donner un calmant doux contre la douleur, je ne suis pas contre, en attendant j'appelle Jérôme, parce que je veux bien un peu de compagnie, et que plus tard je ne pourrai plus appeler...
Le temps passe, mon repas du soir aussi, on me dit qu'on va me changer de pièce, donc j'attends dans une salle de repos, mais rien ne bouge, pas non plus d'anti douleur, Jérôme fini par arriver, finalement on ne change pas de pièce, et on retourne dans la salle d'origine, on s'excuse de ne pas être revenu plus tôt parce qu'un bébé était pressé, mais on me propose un anti douleur un peu plus fort "comme un peu trop d'alcool mais pas mauvais pour le bébé, ca permettra de dormir un peu" je prends je prends, monitoring et contrôle, 2cm...
J'ai la tête qui tourne, mais je sens bien les contractions, Jérôme somnole puis bouquine, et vient me masser le dos quand il faut (ou démêler les fils du monitoring, remettre en place les capteurs...), au bout de 2h il n'y a plus de produit, mais je n'ai pas le droit à du rab...

À 5h45, la sage femme de nuit vient me remettre des antibiotiques, et me previent que c'est l'heure de la passation, comme j'en suis à 4cm (qui a dit que ca allait plus vite pour un second?), on va pouvoir me mettre la péridurale que j'ai demandé (si une gyneco allemande me conseille de la demander, ca doit vouloir dire que c'est important pour uk accouhement par le siège, sachant qu'en Allemagne seulement 30-35% des accouchements se font sous péridurale), mais il faut attendre que l'anesthésiste arrive...

6h30 la nouvelle sage femme arrive, et nous fait changer de salle parce que celle où on est va être un peu petite avec le "public" qu'il va y avoir plus tard... je redemande ce qu'il en est de la péridurale, l'anesthésiste est en route, mais est ce que je suis vraiment sûre de la vouloir, je suis à 8cm et ça va être pour bientôt... je sens bien que ça ne l'arrange pas... et de toutes façons là ça urge, j'ai bien compris que je ne l'aurai plus... Malgré un "votre anti douleur ça sera votre bébé", je ne suis pas trop d'accord, du coup elle me propose du gaz hilarant... je suis partante pour n'importe quoi (bon je ne sais pas quelle aurait été ma réaction si elle m'avait proposé de l'homéopathie), je commence par prendre de belles goulées de gaz, mais j'ai la tête qui tourne trop, et j'ai l'impression de tomber, donc je me cale sur un rythme entre inhalation, respiration, poussée, en essayant d'oublier la douleur... mais le bonhomme ne veut pas sortir, et je sais qu'il faut que ca aille rapidement maintenant... au bout d'un moment j'entends le medecin chef (qui a tenté la version la semaine passée) à côté de moi, me disant calmement mais fermement qu'il va falloir qu'il sorte sinon on va devoir intervenir, ca me donne un coup de stress et de rage, et ca y est, les fesses du bonhomme veulent bien sortir... encore deux poussées et c'est bon, sauf que je stresse à nouveau, je n'ai pas entendu le bonhomme et il a été emmené tout de suite dans une autre pièce... Jérôme me rassure en me disant qu'il l'a vu bouger (c'est lui qui a coupé le cordon), mais je suis quand même très nerveuse... (son Agpar était à 6 à la sortie,  mais est rapidement remonté ensuite). La sage femme s'occupe de moi, et après quelques minutes, ouf, on nous rapporte Mattéo, que Jérôme peut habiller, et on propose même à Jérôme un café...
Ouf, le bonhomme va bien, et j'ai réussi (avec beaucoup d'aides) à le sortir sans césarienne (toute l'équipe attendait en blouse verte derrière la porte de la salle d'accouchement, prête à bondir au moindre signe), la nature fait bien les choses, Mattéo ne pèse que 2930g, 500g de moins que son frère, ça a du beaucoup aider pour pouvoir passer!
Après une pause pour être sûrs que tout le monde va bien, on me ramène dans ma chambre, où on va pouvoir se poser.
Ouf!

5 comments:

Anonymous said...

Quelle aventure... Heureuse que tout se termine bien ! Longue vie à Mattéo, magali

Unknown said...

Merci de partager cette histoire! Le coup du "votre anti douleur ça sera votre bébé" m'aurait fait METTRE LE FEU aux rideaux. Et aussi les ambulanciers qui ne connaissent pas le chemin. les annees 90 sont au telephone, elles reclament leur GPS...
:)
Heureusement Matteo est adorable!

msalvan said...
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msalvan said...

Pfff.... la lecture m'a fait stresser ! Heureusement tout le monde se porte bien :)) plein de bisous à la petite famille ! Matt

Papiromaminette said...

Super-récit vécu…et haletant. On s’y sent presque…surtout pour un arrière-grand-père !
En tous cas bravo pour tes persévérance et courage! qui n’étonnent personne ! à l’évidence il ne semble pas avoir souffert !
Tu as donc eu raison+++.
Beaucoup de bonheur pour toute la famille !
On n’aimerait être spectateur de la première rencontre entente de Sôren avec son petit Mattéo !
Papiromaminette